
SDF: Les fantômes du froid
Plus de 200 personnes de la rue ont "connu une mort prématurée" en un an ...
Durée moyenne de ces vies : quarante-quatre ans
"A quoi peut bien servir notre seule compassion face à ces échoués de la vie qui dorment sur les bouches de métro ou les quais de la Seine ? Jean-Paul Mari a passé une nuit glaciale dans ce monde sans pitié
Il est 5 heures du matin, la ville est suspendue dans la brume, la nuit est toujours là et le corps a perdu sa bataille contre le froid. Combien fait-il ? Deux, quatre degrés au-dessous de zéro, moins encore sous la lame de couteau du vent ? Ne sait plus. Les pieds sont gourds, le crâne douloureux, on est gelé. Mal à l'estomac, aux jambes, au dos, aux épaules contractées toute la nuit contre l'hiver. Impossible de s'asseoir, le sol est de glace, les murs et la ville de glace, les ventres d'humains de glace. Le froid est à l'intérieur de nous. S'il pleut, tout est mouillé, tout se dégrade, les vêtements, la peau, les cheveux. L'homme est transformé en chiffon, en serpillière humide, comme un papier mouillé dans le caniveau. 5 heures : la grille du métro est toujours fermée et la ville aveugle passe sans voir ces somnambules, ombres enveloppées de chiffons, corps gisants au-delà de la torpeur et qui mettront la journée à extirper cette petite mort en eux. On ne dort pas dans la rue, on sommeille, l'oeil en alerte, en attendant le jour, dans l'odeur d'urine, de sueur et de crasse, avec la peur des violeurs, des rôdeurs, des noctambules jeunes et cons, des malfaisants, des rats ; peur des autres, de soi, de ses cauchemars. La nuit dans la rue, on est nu et transi."
Pour ceux qui n'ont pas de toit, qui ont perdu toute dignité où en est la loi du logement opposable, du vent oui !!! qui se soucie vraiment de vous ?...........en tout cas pas ces messieurs les décideurs.
hannnnibaal, Posté le samedi 01 octobre 2011 05:07
un ange passe la mediterannée pour survoler la lybie ................